L’ÉCLAIRCIE

Série de 15 photographies argentiques et 5 originaux Fuji instax square. Ce corpus est issu de la réunion des séquences tirées de deux promenades à la campagne. Ce qui lie ces deux séquences est la trajectoire oblique de la lumière juste avant la tombée du jour. Une énigme se joue entre cette maison abandonnée, frappée par la lumière, et le personnage seul qui regarde au loin, dans une grande étendue. Le ciel se dégage. Le bleu pointe. Quelque chose nous échappe. Il est question ici d’intériorité : celle de la promeneuse tout comme celle de la maison.

 

Suite cinétique 2016-2018Les herbes, La forêt du chevreuil à lunettes, Nous trois, Entrelacs et L’éclaircie.

Depuis le milieu des années 2010, je m’applique à capter de courtes séquences avec un appareil bas de gamme qui peut faire de courts films : le Lomokino. Ce petit boîtier, tout en plastique, permet de tourner de courts films animés sur une bobine 35 mm de 36 poses, de format 24 x 36. L’appareil est actionné par une manivelle qu’on tourne pour contrôler la vitesse de déroulement de la pellicule. Cet appareil produit au final 144 petites images sur la bobine de pellicule 36 poses. Au fil de mes expérimentations avec ce boîtier, je me suis rendu compte que la simulation du déroulement du temps se trouve amplifiée par le fait de présenter le résultat sans animation, en pièces détachées.

Le point d’ancrage de chacune des séries de Suite cinétique est la documentation spécifique d’une promenade effectuée dans un lieu circonscrit. Un champ de graminées pour Les herbes, la lisière d’une forêt pour La forêt du chevreuil à lunettes, une futaie de vinaigriers sur le bord d’un lac pour Entrelacs, et une maison abandonnée près d’une pinède pour L’éclaircie. Les séquences sont parfois présentées dans l’ordre temporel de captation (Les herbes) mais, plus souvent, je m’amuse à déconstruire la temporalité des séquences captées, pour les recomposer en les ponctuant d’images issues de contextes de prise de vues différents.

Revue de presse et textes