Yan Giguère
Autoportrait avec Marie. Impossible film, PX-100 first flush. 2010

DÉMARCHE ARTISTIQUE

La démarche artistique de Yan Giguère est caractérisée par les associations formelles, narratives et poétiques de photographies mises en espace. Les images assemblées au mur selon un mode d’accrochage installatif, en constellation, lancent diverses pistes de lecture qui servent le ou les sujets abordés, par exemple l’amour et l’art pour Choisir, les plantes, la croissance et l’élévation pour Attractions, la citoyenneté, le territoire et l’histoire pour Visites libres. Souvent, plusieurs récits deviennent là possibles et s’entrecroisent. La façon qu’a l’artiste de procéder est très près du montage cinématographique. Giguère crée des « narrations » à partir de photographies issues de divers contextes de prise de vue, captées dans la discontinuité sur de longues périodes de temps. Il s’intéresse à la façon que l’on a de percevoir le temps. Il croit, à l’instar de Gaston Roupnel et de Gaston Bachelard, que celui-ci n’est pas constitué d’un enchaînement linéaire d’instants construisant la durée, mais plutôt par le jaillissement simultané de ceux-ci. Dans son travail, il tente toujours de créer un ensemble à interprétation ouverte qui souligne et questionne la coexistence des différentes couches de réalité. Son défi est de dépasser le caractère privé, l’anecdote et l’anodin des sujets en représentant finalement une cosmogonie à « entrées diverses ». Il en résulte une véritable inondation d’images, de formats, de sens, de surinformations cognitives et sensorielles qui enveloppent chaque visiteur-regardeur. On peut ici accéder à l’œuvre par divers sentiers et prendre plusieurs routes pour la traverser.

 

Yan Giguère vit et travaille à Montréal. Il compte plusieurs expositions individuelles à son actif, notamment, dans cette ville, Chavirer (présentée au centre VOX en 2001), Bienvenue (à la galerie B‑312 en 2002), Choisir (chez Occurrence en 2007), Attractions (au centre Optica en 2009) et Visites libres (au centre Clark en 2013). Une exposition rétrospective de son travail s’est tenue au Musée d’art de Joliette en 2016. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques et particulières, dont la collection Desjardins, la collection d’œuvres d’art d’Hydro-Québec, la Caisse de placement et de dépôt du Québec de même que celles du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée d’art de Joliette et du Musée d’art contemporain de Montréal.