Fin de la pellicule ~ sourire qui pique ~ céleste ~ j’ai vu le temps ~

tes cheveux taillés court ~ le corail devenir blanc

                                                                  Annie Lafleur

 

Depuis quelque temps autour de moi, dans mon quartier, dans la ville où j’habite, les chantiers se multiplient. Attiré par ces structures géantes, des grues agglutinées autour d’immenses trous, je vais voir ce qui se passe et je suis troublé par les transformations qui s’opèrent. Le visage de mon environnement devient méconnaissable. Les anciens bâtiments disparaissent et de nouvelles constructions, bien plus hautes et plus grosses, prennent la place. En fait, tous ces changements me touchent d’autant plus que j’ai en moi le souvenir précis de ce qu’il y avait là avant.

Somme toute met en relation, juxtapose et confronte des images de chantiers, glanées lors de mes visites photographiques sur le terrain de ces travaux pharaoniques, avec celles de lieux et de situations intimes prises en parallèle. L’œuvre est constituée d’une quinzaine d’assemblages photographiques, des stations, qui créent un parcours narratif. Chaque station, par le jeu des photographies qu’elle contient, expose une dynamique onirique et fait voir une tension ou un paradoxe. Somme toute se penche sur la disparition de certaines choses et la permanence de quelques autres et fait également un lien entre la matérialité de l’objet photographique et les souvenirs qui s’y greffent.

Je tiens à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien dans l’accomplissement du projet, ainsi que Marie-Claude Bouthillier pour son aide précieuse.

 

Somme toute est présentée à la Galerie Occurence, à Montréal, du 10 avril au 14 juin 2025.

 

Le corpus Somme toute est constitué de 14 stations. Il contient au total 242 images analogues argentiques et instantanées de type Polaroid ou Fuji.

Les photographies en noir et blanc présentées ici sont des épreuves à la gélatine argentique sur papier baryté tirées par l’artiste en chambre noire avec un virage au sélénium 1:20. Les papiers utilisés sont de marque ADOX, ILFORD et FOMA.

La prise de vue des photographies (majoritairement effectuée entre 2016 et 2025), a été exécutée avec différents appareils analogues fabriqués au 20ième siècle.  Le format des pellicules utilisées est 35mm, 120mm et 4X5. Toutes ces films ont été développés dans le révélateur Rodinal. Le brevet datant de 1894, il s’agit du plus ancien révélateur encore fabriqué commercialement.

 

 

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